Guerre en Ukraine – Pénurie de tournesol : changements de recette pour certains produits

Dans les prochaines semaines, et pour une durée encore indéterminée, il va être de plus en plus difficile pour les industriels de s’approvisionner en tournesol. Un ingrédient qui est utilisé dans de nombreux produits sous forme d’huile ou de lécithine (gâteau, plats préparés, mayonnaise, chips, produits panés…) mais aussi dans l’alimentation des animaux sous forme de tourteaux. La raison : la guerre en Ukraine principale importatrice d’huile de tournesol. Pour y faire face, ils doivent changer leurs recettes en substituant l’huile de tournesol par une autre matière grasse, comme l’huile de colza par exemple. Quid de l’information du consommateur ?

Compte tenu du risque de rupture imminent, ces modifications de recette vont intervenir dans des délais qui sont incompatibles avec une mise à jour des étiquettes qui nécessite plusieurs mois.

Des dérogations accordées au cas par cas

Les industriels ont sollicité l’administration pour obtenir des dérogations afin de continuer à mettre sur le marché leurs produits « reformulés » sans mettre à jour leurs emballages.

L’administration a accepté mais précise qu’elles seront accordées au cas par cas, pour chaque référence de produit et uniquement si le changement d’étiquetage respecte les critères suivants :

  • Aucune mise en danger pour la sécurité des consommateurs
  • Appliqué pour une durée limitée dans le temps (6 mois maximum)
  • Justifié par des problèmes avérés d’approvisionnement en matières premières.

Les premières dérogations devraient être accordées dès cette semaine.

Des réunions de concertation organisées au cours de ces dernières semaines et auxquelles la CLCV a participé, rassemblant les industriels, les distributeurs, les associations de consommateurs et l’État ont permis de trouver un compromis sur les modalités d’information des consommateurs.

Un site unique recensant tous les produits

La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a mis en place dès cette semaine une base de données publique qui recense l’ensemble des dérogations accordées. Un moteur de recherche et des filtres permettent aux consommateurs d’avoir accès à des informations détaillées sur les dérogations et de rechercher un produit par marque, par code-barres ou par dénomination commerciale. Pour accéder au site cliquez ici.

Un sticker pour les risques allergènes et les allégations non respectées

Dans certains cas précis, ayant un impact potentiel sur la santé des consommateurs ou représentant un risque de loyauté d’information, les industriels apposeront un sticker (ou tout autre moyen adapté) sur chaque produit concerné. C’est le cas par exemple lorsque le substitut du tournesol est un allergène (la lécithine de tournesol remplacée par de la lécithine de soja par exemple). C’est également le cas lorsqu’une allégation apparaissant sur l’emballage n’est plus respectée du fait d’un changement d’ingrédient : « sans huile de palme », « nourris sans OGM », « issu de l’agriculture biologique » . Le sticker indiquera clairement le changement de recette ou masquera l’allégation non conforme.

À noter que l’étiquetage ainsi modifié pourra toutefois ne pas être encore complètement conforme Par exemple, un ingrédient est remplacé par un autre sans que les données nutritionnelles (quantité de sucre, de sel, lipides…) ne soient modifiées.

Un affichage pour tous les autres produits

Pour les produits faisant l’objet d’une dérogation d’étiquetage mais n’entrant pas dans les cas précédents (risque d’allergie ou allégation qui n’est plus respectée), les consommateurs seront avertis par un affichage générique à l’entrée du magasin, en rayon et à la caisse. C’est le cas par exemple d’une substitution d’huile de tournesol par de l’huile de colza dans une mayonnaise. Mais il ne sera pas possible de savoir directement quelles sont toutes les références de produits concernées. Pour le savoir, un QR-code à scanner avec son smartphone présent sur l’affichage renverra au site de la DGCCRF pour accéder à la liste de ces produits.

Depuis les premières réunions, la CLCV défend une information des consommateurs la plus claire possible et au plus près des produits concernés. Nous avons demandé aux professionnels d’étendre le sticker, initialement réservé aux risques d’allergies, aux allégations non respectées et un affichage en rayon précisant clairement les familles de produits concernés. Nous encourageons également les industriels à afficher progressivement l’information directement sur les emballages pour tous les produits ayant fait l’objet d’une dérogation. La CLCV restera vigilante pour que les dérogations soient accordées de façon justifiée et limitées dans le temps.

Crédit photo : pexels

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