Origine de la viande : Comment lire les étiquettes ?

Cas de la viande de bœuf

Depuis la crise sanitaire de la « vache folle », diverses mentions doivent obligatoirement figurer sur les étiquettes de la viande de bœuf. En ce qui concerne l’origine, l’étiquette précise où l’animal est né, où il a été élevé et tué.

À terme, les conditions d’abattage selon certaines pratiques religieuses (abattages rituels casher et halal) pourraient également être signalées.

etiquette viande


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Une longue histoire !
Il a fallu plus de trente ans d’actions des associations de consommateurs (enquêtes, actions de terrain, négociations avec les professionnels, tests de dénominations pour les morceaux..) pour que l’origine du bœuf et la dénomination des morceaux s’affichent. Le 1er octobre 1997, en 24 heures, le réseau CLCV enquêtait sur 500 points de vente dans 50 départements pour vérifier si l’engagement pris par les professionnels d’afficher au plus tard à cette date, origine, catégorie, type racial de l’animal, était respecté. Le lendemain les résultats montrant que la situation était loin d’être parfaite, étaient publiés dans les médias.

Cas des autres viandes

Boucherie2Le règlement européen impose l’étiquetage de l’origine des viandes fraîches et congelées de porcs, d’ovins, de caprins et de volailles, à partir du 1er avril 2015. Le lieu d’élevage et d’abattage des animaux sera mentionné sur l’étiquette. Mais, le consommateur ne connaîtra pas le lieu de naissance de l’animal, comme c’est le cas en viande bovine. Une absence d’information que déplore notre association ! En effet, l’omission du pays de naissance est pour nous problématique et potentiellement trompeuse car, dans la filière porcine notamment, de nombreux animaux naissent dans un pays mais sont ensuite exportés pour être engraissés ailleurs.

D’après notre sondage de 2013, 79% des consommateurs souhaitent disposer d’une information sur les pays où sont nés, élevés et abattus les animaux. Et les Français ne sont pas une exception en Europe. C’est pourquoi, la CLCV a soutenu la campagne de lobbying lancée par le BEUC (Bureau européen des Unions de Consommateurs) et intitulée « D’où vient ma viande ? ». 

Les plats cuisinés toujours à la traine

rayon surgelesComme le prouve les résultats de notre sondage, les consommateurs sont unanimes : ils veulent en savoir plus sur l’origine de ce qu’ils consomment. Pourtant, cette information disparaît lorsque la viande est transformée et incorporée dans un plat cuisiné.

Suite à la mobilisation des associations de consommateurs au niveau européen, les eurodéputés ont demandé à la Commission européenne de travailler à une proposition de loi obligeant les producteurs à indiquer le pays d’origine de la viande utilisée dans les aliments transformés, afin d’assurer plus de transparence et de mieux informer les consommateurs européens.

La CLCV rappelle à ce sujet que certains professionnels ont d’ores et déjà mis en place de manière volontaire un tel étiquetage et sans que cela s’accompagne d’une hausse de prix. Cependant, ce premier pas est à notre sens insuffisant. Ce qu’attendent les consommateurs c’est une proposition de loi rendant obligatoire l’indication de l’origine des viandes mises en œuvre dans les plats cuisinés. C’est en effet la seule garantie d’une réelle transparence.

Des mentions volontaires possibles

De  Viande Bovine Française …

viande bovine francaiseSuite au scandale de la vache folle, INTERBEV (Association Nationale Interprofessionnelle du Bétail et des Viandes) lance en 1996 le logo VBF (Viande Bovine Française) avec l’appui du Ministère de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation. Son but est de pouvoir signaler sur l’emballage les viandes issues de bovins nés, élevés et abattus en France.

Au départ, la démarche concernait uniquement les viandes fraîches ou congelées vendues en l’état ou conditionnées. Elle a été par la suite étendue aux plats cuisinés (réfrigérés, surgelés, appertisés) à base de viandes bovines, aux viandes bovines cuites ou précuites, viandes bovines traitées par salaison. Cependant, le marquage VBF est resté peu fréquent sur les plats cuisinés à base de viande bovine jusqu’au scandale de la viande de cheval en 2013.

Le droit d’apposer le sigle VBF repose sur des procédures d’identification et de traçabilité. Il est également soumis, aux différents stades de la filière, à des contrôles officiels et à des contrôles par des organismes tiers indépendants.

Attention cependant ! Les fréquences de contrôles réalisés par l’organisme de contrôle indépendant sont différentes selon l’opérateur. Ainsi, si les abattoirs, les sites de fabrication de viande hachée ou les usines de plats cuisinés sont bien audités tous les ans, d’autres secteurs sont contrôlés beaucoup moins souvent. Par exemple, les grossistes et traders ou les ateliers de préparation de matières premières pour plats cuisinés situés hors du territoire national ne reçoivent la visite de l’organisme de contrôle que tous les 3 ans. Quant aux restaurateurs, ils ne sont contrôlés que tous les 10 ans ! Ces fréquences de contrôle sont insuffisantes pour assurer la fiabilité du marquage.

À Viandes de France

Des démarches comparables à Viande Bovine Française ont été progressivement mises en place pour la filière porcine et les volailles.

Puis en 2014, afin de restaurer la confiance des consommateurs tombée au plus bas après le scandale de la viande de cheval, les professionnels du secteur viande ont réussi à se mettre d’accord sur la nécessité de donner un repère fort sur l’origine des viandes. Ils ont donc présenté, avec le soutien du Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, une signature unique pour les viande entières, les découpes, les hachés, les charcuteries et plats cuisinés à base de viande.

Bœuf, agneau, cheval, porc, lapins et volailles… les principales espèces consommées sont concernées par cette certification bleu-blanc-rouge volontaire qui assure au consommateur que la viande est issue d’animaux nés, élevés, abattus, découpés et transformés en France.

Pour ses promoteurs, ce logo serait plus qu’une simple information sur l’origine. Il apporterait « la garantie d’un mode de production respectueux de l’environnement, du bien-être animal et des animaux nourris grâce à une alimentation saine et durable ».

Si l’on s’en tient au propos du ministre de l’agriculture, il s’agit surtout de rassembler sous une signature commune des démarches multiples qui manquaient jusqu’ici de lisibilité.viande-france-2015

Source : lepointsurlatable.fr
Crédit photo : Pexels