đŸ’„ Le plafonnement des loyers Ă  3,5% : une rĂ©ponse dĂ©risoire aux difficultĂ©s financiĂšres des Français

Les dĂ©putĂ©s de la majoritĂ© ont dĂ©posĂ© une proposition de loi visant Ă  prolonger le plafonnement de la hausse des loyers Ă  3,5% jusqu’au premier trimestre 2024. Ce dispositif, jugĂ© « Ă©quilibrĂ© » par ces mĂȘmes dĂ©putĂ©s, aggravera la crise pour les locataires.

Le plafonnement Ă  3,5% de la hausse de l’indice des rĂ©fĂ©rences des loyers (IRL) avait Ă©tĂ© créé en juin 2022 par le gouvernement. Une mesure Ă©quilibrĂ©e selon lui et qui consistait Ă  limiter les effets de l’inflation pour les locataires tout en permettant aux bailleurs de revaloriser significativement leur loyer. Cette disposition a Ă©tĂ© prise contre l’avis de l’ensemble des associations de locataires, lesquelles demandaient un gel des loyers, seule mesure efficace pour protĂ©ger le pouvoir d’achat des locataires.

Depuis, la crise s’est aggravĂ©e du fait des hausses de prix de l’énergie et de l’alimentation. DĂšs dĂ©cembre, les bailleurs sociaux comme privĂ©s alertaient le gouvernement sur la forte hausse des impayĂ©s : + 10 % en un an. Les mĂ©nages en difficultĂ© financiĂšre sont de plus en plus nombreux. Les inscriptions au fichier de la Banque de France progressent de plus de 20 % sur les seuls trois premiers mois de l’annĂ©e. De nombreux mĂ©nages risquent le surendettement (les consultations du site de la Banque de France ont augmentĂ© de 90 %) et doivent choisir entre se nourrir ou se loger.

3 Français sur 10 ont dĂ» sauter un repas, prĂšs de 40 % chez les jeunes, et la crise s’aggrave. Face Ă  cette situation, le gouvernement rĂ©pĂšte, tel un mantra, que la situation va s’amĂ©liorer Ă  la fin de l’étĂ©.

La CLCV regrette alors que la « solution » de la majoritĂ© se limite Ă  une hausse des loyers de 3,5 %, un niveau historiquement haut depuis plus de 20 ans. Alors que les mĂ©nages subissent de plein fouet l’inflation, on annonce une nouvelle hausse comme une solution Ă©quilibrĂ©e.

Une augmentation de 3,5 % des loyers fragilisera davantage les ménages. Le loyer moyen en France est de 723 euros, elle conduirait à un surcoût de 25 euros par mois, soit 300 euros par an. Alors que de nombreuses familles arrivent à peine à joindre les deux bouts, une telle hausse serait dangereuse pour les plus modestes.

Certains propriĂ©taires indiqueront que cette revalorisation est nĂ©cessaire pour rĂ©nover les logements. Depuis 20 ans, ils sont incitĂ©s Ă  rĂ©aliser ces travaux. Nous doutons qu’ils les rĂ©aliseront dĂ©sormais pour 300 euros.

Nous rappelons que la majoritĂ© des logements en location sont dĂ©tenus par des multipropriĂ©taires, reprĂ©sentant seulement 3,5% des mĂ©nages. 41% de ces multipropriĂ©taires sont parmi les 20% les plus aisĂ©s. L’argument du petit propriĂ©taire aux faibles revenus n’est pas la rĂ©alitĂ© statistique que certains souhaitent nous vendre systĂ©matiquement.

Nous appelons les dĂ©putĂ©s Ă  prendre en compte les craintes des locataires et Ă  geler toute hausse des loyers. Une telle mesure a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© appliquĂ©e par le passĂ© face Ă  l’inflation, avec succĂšs. Il ne constitue pas une perte de pouvoir d’achat, ni pour les locataires ni pour les propriĂ©taires. Il permet aux mĂ©nages de continuer le paiement de leurs loyers et d’éviter les situations de surendettement. Face Ă  la crise du logement grave que nous traversons, il s’agit d’une mesure efficace, peu coĂ»teuse pour les finances publiques, et rĂ©ellement Ă©quilibrĂ©e.

La CLCV appelle donc l’ensemble des responsables politiques Ă  refuser cette hausse de 3,5 % et Ă  mettre en Ɠuvre le gel des loyers, seule mesure rĂ©ellement efficace pour protĂ©ger le pouvoir d’achat des locataires.

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